Fathia & Raibed Tahi
FONDATEURS DE PAP & PILLE
L’audace jusqu’au bout des Pap & Pille
Partis de rien, Fathia et Raibed, un couple trentenaire a pris tous les risques pour réussir son projet de vie : développer «Pap & Pille», une marque de billes de biscuits aux saveurs corne de gazelle, coco du Brésil ou noisette de Turquie. Un parcours atypique qui leur a valu une large couverture médiatique dont le passage très remarqué dans l’émission «Qui veut être mon associé ?» diffusé sur la chaîne M6.
Comment avez-vous lancé votre business ?
Nous sommes tous les deux infirmiers à la base. Je rencontre Fatiha, elle est à l’école d’infirmière, moi je suis son prof, je viens juste faire une petite intervention. Quand je tombe sur elle, j’ai un vrai coup de foudre alors je vais la voir à la fin du cours. Ce coup de foudre est réciproque ! 5 jours après je lui demande en mariage, 15 jours après nous sommes mariés.
Une fois qu’elle a eu son diplôme, on a décidé de faire le tour du monde ensemble pendant 3 ans et demi. Lorsque Fatiha est tombée enceinte, on est rentré en France. J’ai repris mon travail d’infirmier, et c’est là que que Fatiha a eu l’idée de faire des pâtisseries. Elle a décidé de créer une page Facebook pour proposer des spécialités du monde rapportées de nos voyages. C’est en voyant notre fille en train de manger un pop-corn, alors qu’on était en train de faire quelques tests, que nous est venue l’idée de faire ce format de bille avec le goût des pâtisseries de chez nous [ils sont tous deux d’origine algérienne], ça été un carton !
A quels défis avez-vous été confrontés ?
Nous n’avions pas les moyens …Personne ne voulait nous suivre, ni les banques, ni la Région parce qu’ils ne croyaient pas en notre projet. Le principal obstacle quand tu as un profil atypique, que tu n’as pas fait de grandes écoles comme nous, que tu n’as pas de réseau, que tu viens de nulle part, que tes parents n’ont pas d’argent, est de ne pas trouver de soutien financier. Pas de réseau, pas d’argent, pas de référencement, rien. Seulement notre idée qui cartonnait et
notre volonté.
Comment l’avez-vous surmonté ?
C’est l’audace, la faim… nous avions faim. Nous étions parents. Mon père m’a dit un jour “mon fils arrête de parler, fais la preuve par l’exemple”. Avec Fatiha on a décidé de vendre notre maison, et on a investi l’argent dans les machines de production pour produire nos premières lignes de biscuits.
C’était dur, nous n’avions pas de réseau, alors nous avons décidé de casser les codes, de bousculer les choses. Je suis allé voir directement les politiques, les grands patrons. Je me dis que nous on a réussit à faire ça, mais combien de gens avec de magnifiques projets se voient stopper parce qu’ils ont des profils atypiques, qu’ils ne répondent pas aux codes, n’ont pas fait HEC, ne connaissent untel ou untel ?
C’est pour ça que je suis allé rencontrer le président (*Emmanuel Macron le 1er mai lors d’une réception àl’Elysée), que je suis allé voir directement le PDG de Monoprix quand je n’ arrivais pas à trouver des poins de vente pour mes biscuits.
Quelles sont vos routines incontournables ?
Je me lève tous les jours à 3h00 du matin. Je fais le mailing jusqu’à 7h30, je donne des directives à mes équipes et tout ça. Puis, je prends mon train pour aller sur Paris, c’est là que commence ma journée avec des rdv. Tout au long de la journée, je prends des temps pour ce qui concerne la gestion d’équipe, des réunions avec Fathia pour faire le point, ça nous permet de rester toujours connectés sur ce qui se passe dans la société. Après quoi qu’il arrive, je suis chez moi pour 18h45 avec ma famille.
Avez-vous des rituels du succès ?
C’est notre ADN, le partage. On met un point d’honneur à partager notre réseau. On apprend de tous ceux qui galèrent, et ceux-là on leur partage notre réseau. Je prends aussi beaucoup de temps, Fathia aussi, pour répondre aux messages en privé sur Linkedin. Par exemple, on organise des rdv avec de grandes enseignes où on emmène avec nous certaines boîtes qui ont du mal à se faire référencer. Quand nous sommes arrivés dans le business, nous avons trouvé un monde froid, et la notion de partage quasiment inexistante. Fathia et moi n’avons pas été élevés comme ça. Nos parents nous ont toujours dit donne, tout ce que tu donnes te reviendra toujours. Notre crédo, c’est donne, partage.
*Après cette rencontre Raibed Tahi a été chargé d’organiser un
dîner entre Emmanuel Macron et 50 entrepreneurs.